Malgré le facteur chance, qui peut parfois me gêner, j’ai encore prouvé qu’à mon âge, malgré tout ce que l’on a pu dire ou écrire, je suis toujours là!
L’empereur du poker.
Ici à Cannes, il aurait pu être César ou Spartacus.
Charité bien ordonnée, commence par soi-même. Surtout avec l’ami Phil. Suite à son succès au Main Event des WSOPE, les déclarations se sont succédé(ées)* pour féliciter l’homme aux 13 bracelets. A commencer par lui même.
Phil Hellmuth : « c’est le meilleur poker que j’ai joué de ma vie, c’est clair. J’ai joué aussi bien qu’il était possible de le faire. Je sais que les gens ne s’attendent pas à ce que je dise ça, mais je suis humble. Je me demande même si tout ça est vrai ou pas. Je suis aussi high qu’Akita là (son voisin de table japonais, légèrement perché) »
* Pour les puristes, ne prend pas la marque du pluriel.
Simplement dans cette phrase, il y a tout Phil. Vanité, humilité, part de rêve, un soupçon de vraisemblance, une pincée de folie, le tout saupoudré d’une crème fouettée pour faire monter la sauce. Quand je dis « les déclarations se sont succédé » : oui, l’une après l’autre. Et c’est amusant de voir ses amis, ses ennemis, ses collègues indifférents ou excédés par le personnage, chacun dire un mot sincère. Nous nous plaisons à le croire. Doyle Brunson, le plus sincère sans doute, attendu son âge, son palmarès et le mot qu’il a employé pour le féliciter : « Congratulations….Phil fucking Hellmuth » Nous nous passerons de la traduction littérale. Même affectueuse. Puis encore un des plus grands, Daniel Negreanu, qui nous glisse : « Il avait un plan pour déstabiliser les joueurs. Il a très bien fonctionné. Un mélange de poker vieille école entrecoupé de sizing surprenants » NB. Dans un précédent article, je parlais du sizing, l’arme des pros pour les pros. Ils ne peuvent pas appliquer leurs règles face à des joueurs trop faibles. De même, lorsqu’un de leurs pairs déroge à la règle des sizing « convenus », sauve qui peut… Dont acte! Bravo Phil.
Antonio Esfandiari, quant à lui, ne peut pas encore parler. Il n’en est pas encore revenu! De quoi? Sa dernière énorme victoire? Non, dit-il, du nouveau style adopté par Phil Hellmuth, rendant impossible lecture voire anticipation des coups… » Erik Seidel est plus vachard dans son compliment : « Incroyable Hellmuth. Nous allons sans doute devoir lui donner du crédit maintenant. Sick victoire ». Ce qui signifie bien que cette « victoire de malade » le replace en orbite comme jamais il ne le fut!
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Quand on connait le sourire de P. Hellmuth, quand on a l’habitude de le regarder à la télévision, on voit que, sur cet ekta là, ce n’est pas du cinéma. C’est un bon-gros-vrai sourire de tonton Phil…Sans retenue, comme il y a dix ans. Comme quoi les grands joueurs connaissent également leur traversée du désert…
En revanche, notamment avec son ami Daniel et quelques autres moins connus, Phil a recadré son jeu, s’est replongé à fond dans le poker et contrairement à d’autres a dit : stop, on retravaille le poker comme une matière principale. Cela faisait très longtemps que Negreanu souhaitait qu’il ne gâchât plus son potentiel énorme dans des facéties qui lui prenaient et du temps et de l’énergie. Les 2 amis sont sans doute en train de fêter leur victoire de jeudi dernier ensemble. De même que le Tennis-Brat* McEnroe c’est du passé, le Poker-Brat* Hellmuth, semble également s’estomper…Qui a dit que le poker n’était pas un métier sérieux?
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Poker-Brat : sale môme du poker. Surnom de Phil Hellmuth, aux pires moments de ses facéties.