Poker & second degré avec Big Roger

A bâtons rompus…

Note du rédacteur : l’humour au second degré, appelé souvent à tort humour noir ou glacial, n’est pas méchant envers ses « victimes ». Pourquoi ? Parce que son auteur se traite lui-même, le plus souvent, avec le même mépris et la même dérision que ses cibles. Celui qui n’arrive pas à en saisir les nuances, est condamné à vivre au premier degré… à perpétuité.

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Ceci est de l’humour noir.

Roger ! Si tu refaisais une tournée à Végas, mettons 4 semaines en juin 2016, tu emmènerais ta femme, tes fils ou des copains de Marrakech ?

– Non, je me laisserais plutôt tenter par un bon généraliste, un masseur et un cardiologue…

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Tu rêverais de faire quel genre de tournoi « décalé », dans le style déraisonnable ou dérision pure ?

– Comme je passe la moitié de mon temps dans les hôtels du monde entier, mon rêve serait de faire un SAGRS®, sit and go mondial, modèle Room Service. A 1000 cachous l’entrée, limité à 9 joueurs. Dans toutes les villes du monde où je passe, un rendez-vous serait pris à minuit, suite 1022 par exemple. Ça ferait une belle pub pour le groupe Accor, non ?

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Tu aimes bien réussir un beau bluff ?

– J’adore comme tout le monde ! C’est génial d’être payé pour mentir, quand toute sa vie on a appris que c’était pas beau.

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MENSONGES… MENSONGES…

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De quel genre de joueurs te méfies-tu le plus ?

– De ceux qui ont l’air honnête. Ou qui portent une cravate.

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As-tu rencontré un vrai génie dans le poker ?

– Uniquement dans une bouteille.

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La faute de français qui t’énerve le plus ?

– Cent zeuros. En fait, c’est une faute de liaison donc d’orthographe. Mais on s’en fout, ce qui compte, c’est que ce ne soit pas un faux biffeton !

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Pourquoi as-tu quitté la France ?

– Marre de ne voir que le cul des gens. Au moins, à Marrakech, tu peux regarder les mecs en face.

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C’est du second degré ?

– Ha, pourquoi ? On n’a plus le droit de dire humour noir non plus ?

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A Marrakech, tu recherchais le soleil ?

– Non, c’est l’inverse. Ici, on recherche plutôt l’ombre. Mais de là à y retourner…

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Tu es plutôt cénobite ou anachorète ?

– Je suis un ermite sociable.

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Que penses-tu de « Jésus » Ferguson et de Prof’ Lederer ? De sacrés joueurs dans la cour des grands, pas vrai ?

Tu sais, dans la cour, ils étaient comme les autres : ils tournaient en rond en pyjama ! Même s’ils étaient dans le quartier V.I.P.

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Depuis que tu es ambassadeur GCM, tu dois passer des deals avec toutes sortes de gens. Les gens à qui tu proposes tes services, est-ce que tu arrives à les lire comme à une table de poker ?

– Non, je les classe en 2 catégories : ceux qui disent : « oui, mais ». Ceux là font partie d’une race à éradiquer. Tu ne feras jamais rien avec eux.

– Les autres, ceux qui disent : « Non, car… » j’adore, car tu ne perds pas de temps en palabres. En fait, j’ai remarqué une troisième catégorie de gens, ceux qui ne disent rien. Ils ont plusieurs avantages. Ils écoutent. Ils réfléchissent. Et ils attendent ou la faute pour te dire non, ou l’argument décisif pour te dire oui. C’est là que la lecture est importante.

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Tu es plutôt pessimiste pour le poker français ?

– Attention, il ne faut pas confondre un pessimiste et un déçu. Un mec déçu, lui, a des preuves. Donc je serais plutôt un déçu du poker tel qu’il est aménagé en France. Mais déçu, (les mots sont importants), ne signifie pas non plus pessimiste, héhé !

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J’ai remarqué  que les « mini-canards » genre P52 restant sur le marché du poker, te boycottaient légèrement : c’est dû à quoi ?

– Ah ? Ils sont peut être racistes, va savoir ! D’un autre côté, tous les supports poker sont plus ou moins à vendre pour 1 Euro symbolique. Ils ne servent qu’à annoncer (à 48 heures d’intervalle les uns des autres), qui a gagné le Tournoi de Ceci ou Cela. Jamais rien de pertinent. Quand tu vois que Steven Moreau donne des conseils pour gagner au poker… Alors, là… Du coup, je fais ma propre communication.

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Il t’arrive bien quand même de parler avec des « journalistes » ?

Je parle à mes amis ; aux journaleux, je ne fais que leur répondre.

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On te reconnait souvent dans la rue ?

– Avant oui. Mais c’était avant !

Avant guerre ? Avant JC ?

– Avant mon opération. Depuis, j’ai perdu 60 kg, alors avec un chapeau et des lunettes, on me prend pour Erwann Pecheux ! 😉

Pourquoi cette opération ?

Un jour, j’étais avec Monique dans un ascenseur et un petit garçon a mis son oreille sur mon ventre en disant à sa maman : « Le monsieur doit attendre des jumeaux »… Monique a tellement rigolé que cela a créé le déclencheur.

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Faut-il de la patience pour en être arrivé où tu es aujourd’hui ?

– Pour ma femme, oui.

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Aimais-tu Serge Gainsbourg ?

Oui, j’adorais ce type. Paroles et musique. Quoique… quand il a brûlé un billet de 500 balles, j’ai pensé qu’il jouait petit bras… Un limpeur en un mot ! Nous autres, joueurs de poker, sommes de vrais pyromanes à côté de lui. On donne dans la liasse, dans le rouleau ! Un biffeton, ça frôle le mesquin.

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Rappel et NDLR : Citation de Monsieur Bouvard, qui se rapproche de la réponse de Big Roger : « Pyromane: flambeur estival qui préfère les forêts aux casinos. »

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Gardes-tu toujours tes illusions ?

– Uniquement celles qui me servent.

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Mais tu es toujours aimé par nombre de joueuses et joueurs. Les ladies t’adorent, non ?

– Oui. Et j’ai les notes de restaurant qui le prouvent 😉

Si je me souviens bien, aux FPS de Lille tu avais aussi une sacrée note d’hôtel ?

Maintenant que tu m’y fais penser… Oui, une quinzaine de chambres, mais je ne voudrais pas que Monique pense qu’en 4 jours j’en ai fait le tour…

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Donc, tu as perdu 60 kilos. Ton pouvoir de persuasion en est-il diminué ?

– Bof. Je fais encore un bon quintal ! Comme disait un célèbre dialoguiste, quand tu fais 135 kg et que tu parles à un mec de 60 kg, quoiqu’il en soit, il t’écoute…

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Au GCM Mamounia, tu disposes pour le poker, d’une petite salle. Est-ce un problème ?

– Non. C’est bien les petites salles. Quoique… j’aime bien aussi les grandes propres. La preuve !

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Que penses-tu des « rake et impôts » concernant le poker ?

– Certains disent que ça rentre dans le budget. Mais quel budget ? Le budget pour nous, ça veut rien dire. Moi je dis que rake et braquage, c’est cousins germains. Il n’y a que les encaisseurs qui n’ont pas la même tête 😉

Je peux te poser une dernière question, sans tabou ?

– Tu peux poser toutes tes questions. Toutes. Quant aux réponses…

Blague à part : dors-tu nu la nuit ?

– Les gens qui m’aiment bien savent pertinemment que j’ai horreur des pyjamas. Que ce soit de nuit ou de jour. Surtouts rayés 😉 Et quant à être en col blanc, c’est pas le genre de la maison. Alors pour le costard, celui qui va durer une éternité, il sera en chêne ou en sapin, je m’en contrefiche ! Mais je vais te dire : je l’enfilerai le plus tard possible !

Roger : tu m’as dit hier hier que tu n’allais plus à Chypre mais à Toronto. Ce matin tu m’annonces que tu rentres mettre en place des changements révolutionnaires à GCM Mamounia. Cet après midi, tu m’annonces que tu repars sur Chypre… Quid de tout cela ?

Tu sais maintenant de quelle façon j’avance dans la vie. Mon cerveau ne se met jamais en veille. D’où parfois des erreurs de jugement dans mon jeu (on en reparlera). Il suffit d’un projet qui me booste et je joue trois coups à la fois. Et bien, en ayant réglé par Skype en 3 ou 4 heures mon projet avec les canadiens, en me rendant 8 jours à Chypre dans le groupe Merit, (afin de joindre l’utile et l’agréable), il se trouve que j’avancerai sur l’ensemble de mes projets en même temps. Ce que j’appelle faire d’une pierre trois coups. Aux échecs, on appelle cela une « simultanée ».

Inutile de me poser une question sur cela : je ne répondrai qu’une chose : rendez-vous chez GCM Mamounia fin octobre… Nous allons envoyer du lourd !

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PISTOLETTRES

Les mots, c’est évident, sont la plus puissante drogue utilisée par l’humanité.
Kipling (Rudyard)

Une monstrueuse aberration fait croire aux hommes que le langage est né pour faciliter leurs relations mutuelles.
Leiris (Michel)