Janvier 2016… La belle histoire du Big a été entièrement écrite par Janluk pour son ami M. Hairabedian Roger.

 

Une traversée du désert au poker,

ça s’appelle un bad run,

qui peut durer des années…

Certains ne s’en remettent jamais!

 

Création et rédaction Janluk, Table Rase.

 

 

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Dans la tête de Big Roger.

Extraits choisis de cet ouvrage : 

« Si nous partageons ce blog, Janluk et moi-même, c’est pour que, tour à tour nous prenions la parole. Je lui ai donc dicté mes idées, il est entré dans ma tête en quelque sorte, afin de mieux restituer le fond de ma pensée. C’est pour cela que cet article sera à la première personne du singulier…

C’est moi, Big Roger qui vous raconte les faits suivants. Je vais essayer d’être plus bref que notre « humorialiste préféré ». Tout en pesant bien mes mots…

Ce qui nous ramène quelques 2 années en arrière. A la disparition brutale d’une grande dame que tout le monde connait. Je ne suis pas là pour me plaindre, mais pour aider moralement celles et ceux, trop nombreux, qui m’écrivent en me disant leur peine, leurs souffrances, leurs échecs et leur désespoir. D’être passé de la passion du poker à la haine de la vie »…

Ma traversée du désert.

Extraits choisis : …
« Oui j’ai deux titres de champion du monde de poker.
Oui je cumule 5 Millions de dollars de gains au poker… »
« Mais sachez une chose en tout premier. C’est qu’une traversée du désert réussie… est un exploit ! Qui n’est pas donnée à tout le monde. Quand vous pensez que tout est sur les rails et qu’il vous suffit juste d’un peu de temps encore pour la consécration, là c’est bien entamer une traversée du désert. Mais ce titre accrocheur est un semi bluff, car quand on a le savoir-faire, le know how, il suffit de se remettre au travail.
Le désert est grand, le désert n’en finit pas de se moquer de vous. A corps perdu. Comme dans « Mes amours et mes emmerdes » de Charles Aznavour. Ils sont difficiles à trouver les points d’eau, les oasis pour se reposer et reprendre des forces. Il y en a, bien sûr, mais elles ne sont pas indiquées. Sur aucune carte, sur aucun GPS de survie. Ce qui est crucial, c’est de pouvoir poser son bivouac près du point d’eau, sans prendre la place de quiconque tout en prenant la mesure des règles d’hospitalité et de bienséance du pays qui vous accueille.
Vous dire ce que fut pour moi cette longue marche, et surtout vous décrire les symptômes du mal qui me rongeait, ne servirait à rien. Chacun ressent les maux, la tristesse ou la trahison différemment. Comme cette indicible douleur qui vous étreint le torse, le cœur ou l’estomac, lors du constat de cette aporie qui vous ronge de l’intérieur. Pour les uns, elle vous prend aux tripes, au bas ventre, comme si une bête vous mordait sans jamais lâcher prise. Pour d’autres, la paresse de la vie s’installe en eux de manière pernicieuse et insidieuse, jusqu’à prendre possession de votre volonté. »

« J’ai eu la chance de faire cette traversée comme une épreuve classique. Douloureuse, comme toutes les épreuves, mais tel un combat de plus à gérer. Peut-être grâce à mes années de combat au judo ? « 

 

désert retLe désert n’en finit pas.

 

« Savoir se reconstruire. »

Extraits choisis : …
« La force des sportifs de haut niveau est d’avoir le mental, la volonté, donc le pouvoir et le savoir de repartir de zéro. Comme un athlète blessé. Ou comme un homme déchu…
Tomber en disgrâce en politique par exemple. Être « broke de chez broke » au poker. Être diminué physiquement du jour au lendemain dans le sport. Ce sont des épreuves qui nécessitent une force morale immense. Ce qu’un cinéaste a appelé « La Mentale »…
Ces échecs, dans tous les domaines, beaucoup ne s’en remettent pas. Ils végètent ou gravitent autour de ceux qui continuent d’avancer. Bon an mal an. Au moment des faits dont je vous parle, il y a deux années environ, je ne dormais plus. J’étais hanté toutes les nuits, dévoré vivant par ma passion. Le poker. Passion que je ne pouvais plus assouvir comme je le voulais. Passion que je ne pouvais plus faire avancer ou progresser comme je l’aurais voulu. Nuit et jour, mon corps et mon esprit luttaient et c’est là que j’ai commencé à discerner le monde réel des strass et des paillettes. Ma passion pour le poker aurait pu devenir, sans projets, une addiction pure et simple. Et je n’avais personne à qui crier « au secours », car j’étais, en principe, celui à qui on s’adressait en cas de besoin urgent…

 

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– Je n’avais plus personne à qui crier « au secours »…

 

 

Un jeu plein de vertus.

Extrait choisis :
Le poker n’est pas une fin en soi ! C’est un loisir très prenant, qui doit être utilisé après avoir fait votre devoir : travail et famille… Mais il peut pour beaucoup, devenir une thérapie. Une détente, un second souffle, un exutoire, un jeu de stratégie, un passe temps, bref un loisir grand public à part entière. J’ai su gérer ma passion très savamment (je le dis à terme), en dosant amour, excès, sevrage et dose quotidienne : le tout en restant dans mes limites. Ce sizing qui commence dans votre jeu, dans votre range de mains, dans la gestion de votre bankroll au quotidien et enfin, dans le temps que vous y consacrez pour que le poker reste un plaisir partagé par les vôtres. Bref, le sizing de nos vies…
C’est la meilleure façon de vous prémunir des risques d’addiction, donc de faillite personnelle et familiale. C’est aussi un excellent dérivatif pour des femmes et hommes blessés physiquement ou moralement par la vie. Ce dérivatif réinculque la patience et vous donne un but. Puis il vous donnera, pour certains, la passion. Comme je le dis souvent, c’est au pied du mur qu’on voit le maçon. J’avais à choisir : aller chercher un troisième titre ou me remettre au travail. Je crois, deux ans après, avoir choisi le bon cheval : le travail ! Car désormais, je suis beaucoup plus libre de rencontrer les bonnes personnes et/ou les marques qui me feront obtenir (pour elles et moi) ce troisième titre qu’il me plairait tant d’acquérir

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Il nous faut garder l’esprit libre…

 

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Le juste prix.

Extraits :
« Le juste prix est une conséquence que j’ai tirée de mes nombreux déplacements sur les 5 continents. La somme de toutes mes expériences. Pour tout, il existe un juste prix. Je vous cite un exemple : je déconseille aux jeunes d’aller à Las Vegas. Pourquoi ? Parce qu’ils y sont attendus comme des lapereaux ou des faisans d’élevage qu’on lâcherait dans un ball trap ! Ils arrivent avec leur balluchon et 20 k€ dans la poche et quoi ? Ils pensent pouvoir passer au travers de tous les pièges tendus par l’armée de joueurs américains qui les attend ? La part de chance ou d’incertitude ajoutée à la variance et à la force morale que nos jeunes n’ont pas encore, en fait mathématiquement des perdants. Sur le principe. Je vais vous confier une chose : il est possible que j’aille à Las Vegas en 2016. Peut-être. Ou en 2019. Ou en 2020. Ou plus jamais.
Encore faudra-t-il tenir compte des variantes suivantes : si j’ai la bankroll suffisante pour y aller (environ 75 à 100 k€ pour 3 semaines de travail sur place) et les réserves mettant à l’abri ma famille, mes projets et les risques pris. Ensuite : je n’irai pas me fourvoyer dans des Buy In  façon Loto. Mettre 10 k€ pour un field de 8000 joueurs ! Non merci. Ou alors, en étant passé par des satellites. Non, je choisirai des tournois à taille humaine avec des prizepool confortables. Je resterai en deux mots, dans ma range de confort budgétaire. Ma range d’expérience et de maîtrise. Et là, j’aurai une petite chance mais bien réelle, de « passer entre les balles ». L’expérience, l’âge et la maturité parleront. En 2015, c’était encore un peu juste. Le travail et mes nouveaux chantiers me demandaient trop de temps. Tout ce dont je viens de vous parler…
Je fais venir régulièrement des gens à Marrakech et dans bien d’autres casinos, en Europe et dans le monde, pour qu’ils découvrent ce jeu magnifique : le poker.
 james-deanLe rêve américain, oui ! Mais pas à n’importe quel prix.

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Prochainement. Reconstruction et enseignements.

 

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