Partout, ils sont dans leur bulle.

Complètement déconnectés de la réalité.

 

 

Casinos, chambres d’hôtels, piscines, restaurants, salles des fêtes, voitures, trains ou avions… sont autant de mini bulles dans lesquelles vivent en communauté les joueurs de poker qui ont été contaminés. Ou piqués. Ils ont le vocabulaire poker, la tenue poker, le style poker. Ils mangent poker, boivent poker. Ils baisent poker !

Ils ont adopté le way of life, l’art de vivre poker.

 

Leurs verres de vin ou d’eau ne sont ni à moitié pleins ni à moitié vides, ils sont à l’average.

On ne se ressert pas à boire ou à manger, on raise.

S’ils hésitent entre Coca et Pepsi, c’est un coin flip…

Ils veulent prendre en photo un coucher de soleil, mais ils attendent le bon moment… C’est un flush draw !

Quand ils choisissent Mac’Do plutôt que le dernier étage de l’Hôtel de Paris, c’est qu’ils ont peur de se committed chez Ducasse. Donc de trop s’engager par rapport à leur bourse.

Au resto, ils demandent le board, pas la carte, etc… et mangent de la viande, jamais de poisson ! Ils ont peur de passer pour des fishs.

 

C’est partout dans le monde qu’ils jaspinent ensemble « l’argomich à Elky »*. Et ceux qui n’entravent que dalle à cette jactance s’éliminent d’eux-mêmes. Il y a d’abord les semi-pros, chanceux ou surdoués du poker sponsorisé. Ils se retrouvent dans une suite d’hôtel, téléviseur allumé, ordis branchés sur leurs rooms préférées et c’est parti ! Jusqu’à point d’heure on y va, on commente, on refait les coups et on refait le monde. Enfin… le small world !

* L’argot de Elky. Il a du être l’un des premiers à parler le french-poker-language, aussi complètement et surtout… aussi vite !