Loin d’être utopiste comme Ferdinand Lop,

nous avons néanmoins envie de le plagier.

 

Il écrivait…

 

« Au char de l’État, il faut la roue d’un Lop »

 

 

Notons que si Lop était un boute-en-train avec ses propositions de Lois très fantaisistes, celles-ci étaient toujours empreintes d’un bon sentiment envers le peuple, telles ces quelques propositions, toujours d’actualité un siècle après :

 

– Le raccourcissement de la grossesse des femmes de neuf à sept mois…

– L’extinction du paupérisme à partir de dix heures du soir…

– La construction d’un pont de 300 m de large pour abriter les clochards…

– Le prolongement de la rade de Brest jusqu’à Montmartre et l’extension du boulevard Saint-Michel jusqu’à la mer…

– L’aménagement de trottoirs roulants pour faciliter le labeur des péripatéticiennes…

– La nationalisation des maisons closes pour que les filles puissent avoir les avantages de la fonction publique…

– L’octroi d’une pension à la femme du soldat inconnu…

– L’installation de Paris à la campagne pour que les habitants profitent de l’air pur…

 

 

Antilopes, Lopettes

et Interlopes !!

 

Vous aurez compris qu’il y avait les amateurs de Ferdinand Lop : les Lopistes ou Lopettes. Puis ses détracteurs, les antilopes (anti-Lop), et enfin le plus grand nombre, les indécis, bref, le grand Marais centriste qui ne se mouille jamais : les inter-Lop !

[Ferdinand Lop : rappelons que cet éternel étudiant-journaliste, ce candidat perpétuel aux élections présidentielles et Législatives, avait ses farouches partisans, les Lopettes. Et ses fidèles détracteurs : les Antilopes ! Quand on s’élève contre les idées reçues, les pouvoirs ou les Mafias en place, quel que soit le domaine d’activité dans lequel vous exercez, vous aurez également vos partisans, mais plus sûrement encore, vos détracteurs.]

 

Le Prolop de Ferdinand lop

 

 

Interviewé à Paris, en août 1941, par Paris-Soir, il nie être Juif :

« Encore une calomnie des « antilops ». Je n’ai qu’une seule goutte de sang juif, puisque comme chacun le sait, je descends de la famille maternelle de Montaigne. Mais je suis aryen à 99 %, enfin 90 %… ». Provocation je t’aime…

Après les premières élections législatives du  qui suivirent la fin de la guerre, on vit Ferdinand Lop remonter le « Boul Mich » en habit, dans une vieille décapotable, saluant la foule de ses électeurs, son haut-de-forme à la main. « Il avait, parait-il, obtenu une voix, la sienne… »

En , l’Association générale des étudiants de Rennes (l’AGER) reçut Ferdinand Lop à l’occasion de la relance du défilé du Mardi gras. Il prononça un discours et défila sur un char en leur compagnie.

Le  eut lieu une fausse remise de la Légion d’honneur à Ferdinand Lop, devant un millier d’étudiants en liesse. On invoqua Winston Churchill et Joseph Staline pour rappeler que « ces grands hommes s’étaient inclinés devant le génie de Ferdinand Lop, devant ce front immense derrière lequel bat un grand cœur ».

Ferdinand Lop fut dix-huit fois candidat à l’Académie française, entre 1936 et 1966. La dernière fois, ce fut contre Maurice Druon. Il obtint en tout et pour tout deux voix. Il avait tiré de ses innombrables échecs un livre : « Ce que j’aurais dit dans mon discours de réception à l’Académie française si j’avais été élu ».