Bordel. Le mot est fort ? Oui mais bien français. Néanmoins, aucun problème, je retire Votre Honneur ! En plus, je ne parlais même pas d’un établissement en particulier. Les puristes me diront que la taxinomie est la science et/ou l’art de classer des organismes vivants. Je répondrai à cela, oui : les blogueurs es poker sont des êtres vivants. D’accord, certains ne sont que des extensions de leurs Mac ou PC. Oui mais, leurs souris sont bien vivantes, non ?
Ces personnes ainsi classifiées, sont aussi appelées des taxons. Vous me direz que cela tombe bien pour ceux qui en vivent. Chichement, certes, mais ils en vivent. Et puis il y a les autres. Vaste champ de lecture, quoique… L’excellentissime Ebuzzing avait limité à 100 blogs son classement sérié en catégorie jeux d’argent. Aujourd’hui, ils arrivent péniblement à 68 blogs répertoriés. Normal, beaucoup se sont retirés devant la triche intellectuelle (mais conforme au règlement Ebuzzing), organisée par celles et ceux qui mangent à la gamelle des liens sponsorisés. Pour quelques dollars de plus. D’accord, si personne ne s’est intéressé à un léger soupçon de triche poker de plus d’un million d’euros, tout le monde se fout de savoir comment fonctionne la rémunération anecdotique des blogs de poker et de jeux d’argent.
Ci-contre, lien très fort. Il existe tout de même un petit site d’info qui s’intéresse une fois par semaine, le mercredi je crois, aux blogs poker. Enfin, aux copains et aux copines. C’est pourquoi, plutôt que de parler de gens que je ne connais pas, j’ai préféré créer des familles. Bien plus simple (pour moi bien sûr) ! Quant à savoir pourquoi tous les blogueurs ne sont pas copains ? Je vais vous confier que tout est question de liens. Tous les liens. Affectifs, commerciaux, etc… Et pour des bouts de ficelles. Tout le monde fait des gros sacs de nœuds, dès que quelqu’un fait sa pelote de liens. Ils se mangent la laine sur le dos… Et les amitiés virtuelles ont bien du mal à se rafistoler. Le lien ! Ce sont les ficelles du métier. A noter que les spécialistes ont plusieurs cordes à leur arc…
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Les 5 grandes familles de taxons.
Les taxeurs. Le sempiternel « t’as pas un euro ou un ticket restaurant » est devenu : t’as pas un goody ou un ticket pour un tournoi ? Les temps sont durs pour tout le monde. L’excellente blogueuse de poker, également assembleuse de brimborions et colifichets en tous genres, avouait sur une web radio poker, avoir chez elle une pièce remplie de goodies. Autrefois, on mettait de côté du riz, de l’huile, bref, des produits de première nécessité. La nécessité revêt donc plusieurs significations. Il s’agit d’un nom commun à géométrie variable. Sous-catégorie de taxeurs, les plumitifs vaniteux, tels : les paons, leur Cour, leur basse-cour et leur arrière-cour. Ordre ou genre tombant en désuétude. NB. Un blogueur de type classique disait la semaine dernière, avoir refusé un lien à 100 € pour cause : « trop de paperasse à remplir ». C’est vrai, je l’ai vu. Jamais le taxeur refusera un billet vert. Ce n’est même pas envisageable.
Les littéraires. La littérature, c’est bien connu, mène à tout. Pseudo journalisme, pseudo poésie, pseudo essayisme, pseudo (poker) de rigueur… Un blog peut même être une pseudo thérapie. Tourné en dérision, le poker allié à un certain talent littéraire, peut transformer votre vie et servir d’exutoire. Palier les organismes d’aide du genre sos amitié, sos aimez-moi, sos week end… Certaines addictions ont même tendance à trouver (en groupe d’entraide ou camps d’été) soit des justifications, soit, résultat rarissime, un très léger sevrage. A encourager… Mais le plus souvent, ces joueurs-blogueurs littéraires à 110% sont des rêveurs.
Les psychorigides. Un blogueur psychorigide est généralement perçu comme froid, très logique et cartésien. Il est désespérément poker face, dénué de fantaisie, d’impulsivité et d’affectivité. Ses analyses et bilans ne sont pas inintéressants, mais sa tête de premier de la classe refroidit les littéraires et assagit les provocateurs. Ces derniers finissent néanmoins par s’entendre avec eux, mais pas spontanément. Ils possèdent, en général, une situation professionnelle leur permettant de ne pas être assujetti à des liens de subordination trop étroits. La contradiction les insupporte. Sa logique implacable, est mise au service du poker et des FTB (les francs tireurs blogueurs) qui l’utilisent pour déstabiliser tous azimuts, les taxeurs, les littéraires et les classiques. Diviser pour mieux régner ? Ils demeurent mystérieux, très noirs, maîtrisent les arcanes du Système et adorent faire du linkage (le tirage de ficelles).
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Les provocateurs. Peu malléables, cette race en voie de disparition part dans tous les sens. Tous les coups sont bons pour les mettre à terre. Leurs consœurs et leurs confrères n’ont pas encore compris que cette catégorie est virtuelle et ne reflète pas l’homme ou la femme qui écrit. Ils forment un genre ou une espèce difficilement socialisable. Sitôt dévisagés, il faut à nouveau les envisager. Certains blogueurs usurpent ce genre, mais sont en fait, d’une sous-catégorie. Ils font des apparitions furtives. Ils ne sont que des leurres. Trop timides pour donner leur identité, ces sous-groupes apparaissent et disparaissent aussi vite que leur bave a coulé ou que leurs cornes ont poussé. Ils vocifèrent, font une révolution (un tour sur eux-mêmes), disent 50 gros mots, refont 3 petits tours et puis s’en vont. Dommage ! Mais ils sont à la fois virtuels et anonymes… Ils sont aux ordres et bossent toujours sous couverture.
Les classiques. Ils sont encore légion. Ils sont ce qu’ils disent être, à 80%. Ce sont des amateurs passionnés de poker et de lettres. Ils commentent leurs beaux coups, leurs bad beats, leurs tournois perdus et leurs tournois gagnés. De temps à autres, ils émettent une opinion sur le poker social… Voire sur la fiscalité. Mais ils sont plus à l’aise en commentaires d’articles : pour ou contre. Comme je le dis souvent, c’est toujours dans les commentaires que l’on trouve le plus de matière journalistique. Celle qui fait défaut au contenu éditorialiste dont parlait Alexis Laipsker. Ils sont fidèles, ils vivent leur passion pour le poker à 100%. Rien ne les décourage. Et s’ils ne crachent pas sur un lien sponsorisé, ils ne se commettraient pas à faire du lien mafieux, pour favoriser le classement des copines et des copains. Ouf !
Et le poker dans tout cela ? Hé bien il nous permet à tous d’aligner des mots, des phrases, des bluffs sur nos blogs ? Voire de tromper nos solitudes, notre ennui ou nos déconvenues au boulot. A moins que poker, plume et plaisir ne se conjuguent tout simplement avec passion ? Toujours est-il que je les lis tous avec beaucoup de plaisir.
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Langue de bois ou langue d’aspic ?
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Toutes les illustrations sont de Enki Bilal.
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6 commentaires
Par Pierre de Chabannes
le 20 novembre 2013
Très bel article… et en tant que taxinomiste et taxonomiste amateur, je ne peux qu’adorer le parallèle! Toutes mes félicitations, avec beaucoup de parfaitement!
Par Janluk
le 20 novembre 2013
Merci ! ne deviens pas en fin de carrière, taxidermiste… A bientôt !
Par Lughnasadh
le 20 novembre 2013
je suis un psychorigide provocateur classique…
Par Janluk
le 20 novembre 2013
Tu es tout sauf … classique !! 😉
Par Un Globeur
le 21 novembre 2013
Bon billet.Classique^^
Par Janluk
le 21 novembre 2013
Glock très silencieux…